Pédocriminalité; le monstre que nous occultons

"Affaire Pélicot, Bétharram, Scouarnec", en ce moment nous devons faire face à l'actualité, face aux monstres trop longtemps cachés, qui se présentent à visage découvert.

Ces affaires sont mises à jour car l'humanité doit faire une mise à jour générale dans son rapport à la sexualité, à cette puissance créatrice qui a été lentement et sûrement détournée de son sens originel.

La société doit faire face à ces monstres et nous sommes tous concernés par ces violences sexuelles, concernés par le cas des victimes ainsi que des bourreaux.

Car ce qui ressort sur la scène publique est la mise en lumière d'un inconscient collectif nourrissant sans le savoir ces monstres qui paraissent si loin de nous.

Car nous-mêmes, nous les nourrissons et nous devons voir pour épurer et transcender.

Ce qui émerge actuellement n'est que la partie visible de l'iceberg, d'autres affaires, d'autres histoires vont surgir mettant à jour tout un système tentaculaire.

Nous sommes un écosystème, interdépendants les uns des autres, mais l'Homme l'a oublié ; il croit que ses pensées, ce qu'il cache dans son jardin secret, ne concerne que lui, que tant que c'est dans la tête, ce n'est rien, mais les pensées que l'on nourrit ont une certaine densité et sont de la nourriture astrale pour des forces involutives bien plus grandes, qui s'abreuvent de notre ignorance et de notre inconscience.

C'est pour cela que nous sommes tous concernés.

Ce qui a lieu est un appel pour l'humanité à redéfinir le rôle de la sexualité, ce qu'elle est vraiment, sa sacralité au-delà de son détournement à des fins d'autosatisfaction personnelle.

Nous devons prendre conscience de comment nous avons perverti cette énergie et à quel point la façon dont elle est véhiculée, montrée, définie dans notre société crée les monstres que l'on voit défiler à la barre des accusés.

C'est un temps pour l'œuvre noire, un temps d'épuration violente pour celui qui était dans le déni et qui ne voulait pas voir.

Dans l'opinion publique, la question est : que faire de ces criminels ? Comment les punir ? Ces questions sont des plus légitimes, mais la vraie question est : comment en sommes-nous arrivés là ?

Et pour répondre à la source du problème, il faut aller à la source de ce qu'est l'énergie sexuelle et comment des individus en viennent à la détourner en force de destruction. Et dans ce questionnement, on se rend vite compte qu'aujourd'hui, dans notre société, nous sommes tous des acteurs de destruction dans la sexualité ; on dirige cette énergie vers la mort, la rendant stérile de toute création.

Tant que cette force sera dilapidée dans des projections en pensées ou en réel physique en terme consommation, alors ce feu brûlera, détruira.

Ce qui se joue en ce moment est la conscientisation générale d'une involution et un retour à la responsabilisation de l'être dans son rapport au feu sacré.

La société doit voir les monstres qu'elle nourrit en secret dans son inconscient et les transcender comme une partie d'elle-même.

Cela va être dur, des plus inconfortables tant la violence de ces actes nous est insupportable, pourtant nous avons le pouvoir d'agir en nous-mêmes pour ne plus nourrir la bête en l'Homme, esclave de pulsions toujours plus annihilantes de son humanité.

Regardons en nous ce que nous avons fait de notre force sexuelle créatrice, comment l'employons-nous au quotidien ? Est-ce que je la conduis vers l'amour et la création ? Ou plutôt vers l'égoïsme d'autosatisfaction, la possession, la destruction ?

Oser voir en soi, toucher à la connaissance de soi et de son essence, voilà la première et grande révolution à faire pour que la société, le monde qui nous entoure, change.

J'ai le pouvoir de nourrir en moi soit la bête qui dévore l'innocence et fait de moi un esclave des forces involutives, soit de nourrir l'ange, en-je, en moi qui m'élève vers une conscience de clarté et d'amour qui me libère.

À nous d'être acteurs de cette nouvelle aube et non plus de nourrir l'impuissance et feindre l'illusion de ne pas être concernés.

Ici, il ne s'agit pas de tomber dans le piège d'une vision puritaine, de rejet, de déni de la force sexuelle comme c'est le cas dans de nombreuses religions. Car ce qui est rejeté de la nature de l'Homme nourrit le monstre de la même manière. Il s'agit de comprendre cette nature et de la verticaliser de nos racines jusqu'à notre couronne invisible sur notre tête. C'est en restant et en la stagnant dans nos racines, dans nos membres inférieurs que cette énergie se consume et se meurt. Lorsqu'elle est employé à circuler dans l'ensemble de l'être, tel la sève dans l'arbre, en tant que force vitale, nous devenons porteurs des fruits de la création et de la guérison.

Jade Rosenbaum 🌹