Les épreuves sont les nouveaux lieux initiatiques
- Jade Rosenbaum
- 14 sept.
- 3 min de lecture

Pourquoi sommes-nous amenés à vivre des épreuves inconfortables ?
Lorsque l'on conscientise la nature spirituelle de la vie, le mental peut vite faire un amalgame, associant ce qu'il pense être la spiritualité à une baguette magique permettant de déjouer le moindre obstacle et inconvénient.
C'est notamment par cette perception biaisée que beaucoup de personnes qui commencent à conscientiser la dimension spirituelle de l'être peuvent vite déchanter, en raison de leurs attentes aseptisées.
S'ouvrir à la spiritualité, c'est conscientiser que nous sommes sur une voie initiatique et que la vie elle-même est notre meilleure alliée pour nous initier, nous faire grandir en notre vérité.
Aujourd'hui, la tendance pousse les gens à vouloir tout instantanément, sans avoir à éprouver dans leur chair la moindre transformation.
Tout devrait se faire à la vitesse de la lumière, à coup de sauts quantiques ou autres activations sensationnalistes toujours plus fulgurantes.
Alors que la voie initiatique nécessite des étapes d'intégration à travers le temps afin de développer des qualités essentielles, notamment la patience, la tempérance ou la compassion.
Autrefois, l'initié vivait ses transformations, sa sublimation, au travers d'un "cursus" dans ce que l'on nommait école initiatique, école des mystères.
Les êtres avaient conscience d'être dans un processus d'apprentissage, d'étude.
Les lois universelles ne s'apprenaient pas seulement par la théorie, mais avant tout par la pratique et la mise en situation.
C'est ainsi que l'on retrouvait l'étudiant en l'éternel dans des lieux spécifiques permettant l'intégration et l'application des lois, des qualités divines.
On pouvait retrouver l'épreuve du désert, de la pyramide, du temple, du tombeau, de la grotte, des montagnes, des cuves/bassins, etc.
Tout un tas de lieux vivants, vibrants, symboliques, analogiques, activant en soi les paramètres initiatiques de retrouvailles intérieures avec le moi supérieur.
En ces temps, seule une poignée d'initiés étaient enseignés et prêts à vivre ces épreuves qui demandaient une grande force et maîtrise des différents corps.
Aujourd'hui, nous sommes dans un contexte d'individualisme voulu par la grande intelligence divine, où les écoles, les temples "physiques" d'antan se retrouvent, se vivent en dedans.
Avec la réémergence au niveau du collectif de la spiritualité, c'est une conscientisation à grande échelle où chacun ouvre la porte consciente d'être un étudiant, là pour apprendre, se rappeler et rappeler l'essence de ce que nous sommes. Les lieux initiatiques ont majoritairement "disparu" car cela a été voulu, au profit d'une initiation directe dans le quotidien nous permettant la conscientisation de l'espace intérieur originel.
Les déserts d'hier sont devenus des déserts symboliques, comme la traversée d'un désert affectif, matériel, identitaire.
Les cuves/bassins d'antan sont l'ouverture et la conscientisation de notre corps émotionnel en interne.
Les grottes sacrées d'hier sont à retrouver en dedans, dans la profondeur de notre être, comme lieu de mystère et de révélation.
Les montagnes à gravir d'antan sont à présent ces montagnes que sont les épreuves que nous devons arpenter pour y porter un regard de hauteur et éclairé.
Les initiations au tombeau sont les initiations de mort au fil de notre existence : mort d'une relation, mort d'une part de notre identité, mort d'un être cher.
La pyramide et les temples d'hier sont à reconnaître en nous afin de consacrer notre temple et d'en faire un lieu d'invocation de la manne divine et de ses inspirations.
L'initié vit ses classes initiatiques dans le quotidien, par l'ensemble des expériences offertes par la vie, d'où les épreuves parfois douloureuses qui semblent certes insurmontables, mais qui pourtant sont nos bénédictions pour grandir et révéler la présence du maître en soi.
Autrefois, Hercule vivait ses 12 travaux pour embrasser la présence divine, et aujourd'hui, ces 12 travaux se présenteront dans notre quotidien.
L’Hydre de Lerne ne sera pas une créature semblable au mythe, mais se présentera sous les traits de cette voisine que l'on juge "nuisible" à nos yeux ; nous serons invités à la neutraliser, non pas à coup d'épée, mais en devenant l'épée de la justice divine par notre posture intérieure.
Les lieux initiatiques se trouvent à présent localisés dans nos différents corps en interne, et c'est là où se fait le travail, la mise à l'ouvrage.
Les épreuves portent les paramètres de ces lieux initiatiques afin que nous puissions chaque jour sans même nous en rendre compte être initié et nous élever pour mettre au monde la présence divine.
Jade Rosenbaum






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