La dépersonnalisation
- Jade Rosenbaum
- 26 août
- 3 min de lecture

Qu'est-ce que la dépersonnalisation ?
Le mieux pour vous expliquer cela, c'est de vous raconter une histoire.
On a un prince qui vit dans un royaume magnifique, dans un palais grandiose possédant toutes les richesses du monde.
Puis, du jour au lendemain, il perd tout et devient pauvre. Lui qui était né avec tout à sa disposition doit apprendre à tout reconstruire.
Face à cette expérience, il y a deux façons d'accueillir cela : l'une devient une prison, l'autre une libération.
Dans le premier cas, la personne comprend cette expérience uniquement depuis le prisme de sa personnalité et renforce de ce fait son identité.
L'expérience donnée devient ce qu'elle est, et à partir de là, elle va se présenter au monde et se définir uniquement à travers cela.
C'est ce qui va donner lieu au fameux storytelling du "Moi je", qui renforce l'illusion et l'attachement à la volonté personnelle.
On observe beaucoup cela sur les réseaux sociaux, notamment chez "les coachs", leur histoire personnelle, souvent riche en épreuves, devient leur identité.
Cette expérience, qui était orchestrée par l'intelligence divine pour les libérer de leur identité, révéler leur essence, est récupérée pour définir encore plus leur personnage et ainsi toucher, voire séduire, les autres sur le plan émotionnel et vendre leur histoire.
Tout cela devient ainsi une prison, un enfermement qui les empêche de se connaître,
(conn-être) réellement.
Avec la même histoire que le prince, on a une personne qui va accueillir cela non pas depuis le prisme de la personnalité, mais par le mouvement qui ouvre à la présence, en se remettant pleinement à la volonté supérieure.
Ainsi, la même histoire ne va plus être une occasion de storytelling pour renforcer son personnage, mais au contraire un dépouillement total pour révéler son essence.
Dans l'exemple donné, le fait que le prince perde toute richesse extérieure est une bénédiction divine pour orchestrer en lui un mouvement, le mouvement du grand retournement.
Vivre cela en termes de mouvement, comme une danse avec le grand plan divin, et non pas comme une occasion de renforcer son personnage.
Prenons l'exemple notamment de Siddhārtha Gautama (Bouddha) , de Jésus, des êtres comme bien d'autres qui ont quitté leur royaume pour vivre, sur le plan terrestre, l'expérience de la pauvreté.
Ici, ces êtres n'ont pas fait de leur expérience une identité, un storytelling qu'ils racontent à tout bout de champ pour se raconter et toucher, accrocher par l'émotionnel.
Non, cette expérience de la pauvreté est le témoignage d'une initiation, d'un enseignement, afin d'intégrer ce mouvement du retour à, en soi, ce mouvement divin qui ouvre les portes du palais et du royaume intérieur.
Leur expérience de la pauvreté est un mouvement vers la présence, afin d'incarner et de déployer les ressources de Dieu ici sur Terre.
Ainsi, dans cette voie, l'expérience est une occasion de mouvement vers son essence.
Ce qui compte, ce n'est pas l'épreuve en tant que telle, mais comment on l'accueille.
Car beaucoup de personnes, surtout aujourd'hui avec les réseaux sociaux où règne le culte du "moi je", partent d'un bon sentiment en témoignant de leur histoire, mais malheureusement, même si l'épreuve que l'on raconte est des plus bouleversantes, si cela est devenu notre prison identitaire, alors nous ne sommes pas plus libre qu'avant, même si on le clame haut et fort.
Par exemple : "Moi, avant, j'étais esclave du système, le système m'a détruit, et je me suis reconstruit, je suis devenu cela et cela…" et vous passez votre temps à vous présenter, à vous raconter uniquement à travers cette histoire, et en plus, vous vous en servez pour vendre votre expérience personnelle comme une voie universelle.
Alors, vous êtes dans la même prison qu'autrefois.
Le grand message transmis via l'expérience qu'organise la grande intelligence divine, c'est la dépersonnalisation : oser accueillir son expérience comme une occasion de se rencontrer en présence.
Ce que tu es, ce n'est pas l'expérience en tant que telle, c'est le mouvement induit par cela et bien souvent le cadeau du retour en soi.
La véritable "identité" n'est pas une définition mais c'est la présence qui se révèle en dedans de l'expérience.
Jade Rosenbaum🌹






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