La Belle et la Bête : L'initiation de la rose
- Jade Rosenbaum
- 19 juin
- 3 min de lecture

Voici un conte qui a traversé les âges, avec notamment une très belle réadaptation par Disney en 1991.
Avec le temps, l'histoire se trouve modifiée, mais elle garde pourtant toujours le même sens initiatique. Un des éléments principaux et initiatiques est la Rose. Bien que la Rose soit présentée via des biais narratifs différents, elle garde le même sens initial. La rose a une aura mystérieuse particulière ; on la retrouve présente dans un grand nombre de traditions ancestrales et spirituelles. La rose est naturellement initiatrice. Elle initie à l'ouverture, à la reconnaissance de la dimension féminine en soi. Son aspect visuel porte en lui-même un magnétisme qui appelle, encode en nous des sceaux de géométrie et nous harmonise par la vue.
Cette communion nous appelle à venir sentir, inspirer le parfum de la rose. Inspirer une rose est une initiation en tant que telle, car on inspire là aussi des codes, mais plus subtils, des codes qui ouvrent en nous le portail du royaume du féminin.
Le mouvement d'inspiration plonge et nous harmonise naturellement avec la présence mystique du féminin.
Le parfum de la rose porte le code sacré du principe féminin : qui appel a ce retournement, nous reliant ainsi à notre temple intérieur, nous ouvrons, simplifions l'accès à la révélation en Dieu, à cette présence au cœur de soi.
Si le prince est ainsi devenu cette bête, c'est qu'il s'est coupé, qu'il s'est détourné de sa dimension féminine intérieure pour s'enfermer à l'extérieur, esclave alors de ses pulsions animales.

Dans la version Disney, le prince refuse l'hospitalité à la vieille femme ; son cœur de pierre l'empêche de pouvoir accueillir quiconque dans son intériorité, dans son château miroir de son sanctuaire intérieur. La vieille femme est le miroir de ce féminin qu'il refuse de reconnaître et qu'il a ainsi laissé se dessécher, se mourir, et qui erre perdu à l'extérieur.
Elle lui tend une rose qu'il ne peut accueillir ni sentir, car il refuse ce plongeon en soi. Ensuite, elle se révèle être une fée des plus belles, des plus gracieuses ; elle se fait là aussi miroir de son intérieur, montrant au prince le potentiel qu'il porte en lui.
Et ce potentiel peut se révéler par l'initiation de la rose. Il sera donc cloîtré dans son château, c’est-à-dire initié à voir la bête qu’il nourrissait jusqu’alors dans son inconscient. Belle, elle, vit avec son père au dehors du château.
Pourtant, la Belle et la Bête, sur le plan de la conscience, sont une seule et même personne, mais dissociées. La Belle est la représentation du principe féminin intérieur, avec ce potentiel de princesse en devenir ; c’est la remontée de la conscience au niveau coronal, du chakra couronne. La Bête est initialement un prince symbolisant le principe masculin extérieur, portant ce rayonnement solaire du plan conscient.
Mais ici, le prince est tellement coupé de son intériorité qu’il a fini par se faire posséder, engloutir par la bête de son inconscient.

Là, l'initiation pousse la bête à faire ce retournement intérieur afin de nommer ses animaux intérieurs. Annick de Souzenelle parle merveilleusement de ce passage initiatique de l’être : Les énergies potentielles non accomplies à reconnaître et nommer en soi via « des animaux que nous connaissons dans notre monde extérieur, mais qui sont à l’intérieur de nous. Nous avons une puissance, une énergie, une violence énorme à l’intérieur de nous.
D’ailleurs, dans les Évangiles, le Christ dit : « Si vous voulez conquérir le royaume, pénétrez votre violence. Allez nommer tous ces animaux, là.
En effet, « l’Homme » va être appelé à nommer les animaux, non pas pour voir s’il appelle un chat un chat, mais pour nommer, pour voir ce que cela constitue pour lui. Afin que ses énergies potentielles deviennent de l’information et que nous les intégrions."
Belle est la vertu du cœur relié à notre féminin intérieur, cette révélation du cristal en nous, porteur de la mémoire originelle de l’être, qui ainsi met en lumière nos parts d’ombre pour les élever en prince.

C’est le féminin qui, par sa présence, accueille pour apprivoiser la bête en soi afin que celle-ci se mette au service de l’être véritable. Dans la version de Madame de Villeneuve, à la fin, lors de son union avec la Bête devenue prince, Belle apprend qu’en fait elle avait été adoptée et que sa vraie famille est de sang royal.

Ainsi, il lui est révélé ses véritables origines de sang royal. Lorsqu’on réussit ce retournement, à voir et nommer nos animaux intérieurs, on retrouve nos origines, notre héritage céleste.
Elle n’est plus animal ; non, on retrouve nos racines du ciel, notre filiations divine.
Jade Rosenbaum 🌹






Commentaires