L'été et la force de l'Eros I
- Jade Rosenbaum
- 26 août
- 3 min de lecture

Ça y est, nous avons traversé la journée du solstice, comme si nous avions traversé un grand portail afin d'entrer dans la saison estivale où le soleil manifeste toute sa dimension royale.
En cette saison, les corps se dévoilent, se dénudent, on se met à nu.
Par la chaleur, la peau se dilate, se détend pleinement et devient ainsi perméable aux rayons du soleil porteurs d'enseignement.
Cette ouverture de l'être passe par le corps, la chair qui s'ouvre pour recevoir les puissantes émanations de l'astre solaire.
Dans un rapport de surface, superficiel, l'humain, notamment occidental, se présente au soleil dans une démarche de paraître, pour s'exhiber, parader, être le plus bronzé, et tout cela dans une démarche de plaire, séduire.
Une approche esthétique qui emprisonne l'être à l'extérieur et le fait devenir tel Icare, qui veut s'approcher du soleil mais finit par faire fondre ses ailes.
L'été pousse l'être à se tourner, à s'offrir au soleil pour s'emparer pleinement de sa lumière, de sa puissance.
Mais cette approche ne peut se faire comme Icare, dans un rapport de force uniquement tourné vers l'extérieur, elle fait appel à des préliminaires pour accueillir et révéler cette présence intérieure.
Le soleil, en cette saison, initie à l'union, à vivre cette union par le corps, par la chair.
Il s'agit là d'un rapport direct et charnel avec cette source intarissable de lumière.
Cette union réveille en l'être la force de l'éros, qu'il est initié à sentir, ressentir et élever pour s'harmoniser à sa nature originelle de créateur.
Dans un monde inversé, encore prisonnier des centres inférieurs, cela s'exprime par une mise à nu durant l'été, où l'humain devient esclave de sa libido qu'il croira devoir consommer dans l'excès, dilapidant ainsi cette force à l'extérieur.
On le voit dans les comportements observables durant l'été, notamment dans les pays ou régions où le soleil est dans sa pleine intensité.
Dans ce monde à l'envers, lorsque les femmes se dévoilent, se dénudent par simple nécessité de confort, l'homme est de ce fait naturellement attiré à regarder.
Et ça, c'est normal, naturel, car les formes du féminin sont expressions de la perfection divine et ont pour vocation d'élever en l'homme la force créatrice.
Mais dans un monde à l'envers, l'homme va davantage se laisser posséder par l'animal de l'inconscient et de ses pulsions.
Ainsi, il devient une sorte de prédateur face à la chair qui se dévoile.
Dans le monde à l'endroit, la mise à nu du féminin est une initiation destinée à élever l'homme dans sa conscience artistique, de créateur, afin de l'inspirer.
Inspirer pour se tourner en dedans et reconnaître ce féminin en soi, la femme extérieure étant en fait le miroir du féminin que chaque être porte dans son royaume intérieur.
On retrouve cela dans l'initiation du nu dans l'art, où la femme pose nue pour initier l'artiste à reconnaître sa force sexuelle en force créatrice, et l'élever, la sublimer, pour créer et non pas pour la consommer.
Il est naturel que l'homme soit attiré à regarder le corps des femmes qui se dévoilent, et inversement, aussi pour les femmes, bien sûr.
Mais tout cela a une vocation divine : voir dans les formes de cet autre l'esprit de Dieu et ainsi se verticaliser en son être et rendre grâce pour la beauté qui est montrée.
L'été pousse à la même initiation que l'initiation du nu pour l'artiste afin d'être inspiré par le parfum du féminin, et ainsi perm'être à l'être de se retourner pour s'unir à sa muse.
Celle qu'il porte en son cœur afin de se révéler en tant que créature devenu créateur.
Jade Rosenbaum🌹






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