L'initiation du Nu dans l'Art. S'ouvrir à la force de l'éros.

La vie nous initie divinement dans tous les domaines par l'expérience même qu'elle propose.

Fut un temps, dans les "écoles" d'art, notamment à l'époque où la sculpture était un art central, où les apprentis sculpteurs étaient initiés par "Le Nu".

Cela va perdurer dans le temps, comme pour l'apprentissage de l'art pictural, du dessin, de la peinture…

Être initié au Nu n'a pas pour seul but de savoir représenter un corps avec les bonnes proportions, mais cela a une vocation initiatique à la maîtrise de la force créatrice pour la transmuter et l'employer dans le sens de la création.

Les élèves, face aux modèles, étaient et sont amenés à canaliser l'énergie sexuelle qui les anime et qui est stimulée par la nature du corps, pour la diriger en acte de création. Comme un arbre qui doit faire monter sa sève pour manifester au bout de ses branches des feuilles, des fleurs, des fruits.

Ce procédé était très utilisé en sculpture, d'où la quantité de statues d'époque de Nu, et d'où aussi cet incroyable souffle de vie qui anime ces blocs de pierre. C'est grâce à cette force sexuelle qui nous habite et qui donne l'élan de la création que l'on peut insuffler la force de l'Esprit et rendre vivante et vibrante la matière à notre disposition.

Cela permet d'élever, par notre création, le regard et la force vitale des personnes qui apprécieront notre art.

Cette initiation au Nu était majeure et capitale pour toucher du doigt la dimension divine du créateur en l'artiste, qui est, par son art, un arc entre le ciel (l'inspiration) et la terre (la matérialisation).

L'initiation au Nu se retrouve beaucoup aussi dans l'art pictural, et si on l'observe bien, on remarque que cela n'a pas pour but la sexualisation du corps comme c'est le cas aujourd'hui avec la pornographie. Il s'agissait de rendre grâce à la beauté qui élève l'âme, qui élève justement les bas instincts, les projections de désirs vers une sublimation qui devient contemplation, extase de ce qui est.

Aujourd'hui, dans notre société, lorsqu'on montre un corps nu, c'est pour le sexualiser, l'hypersexualiser, et cela pousse les spectateurs à projeter des formes de pensées et des désirs de possession; posséder ce corps et projeter sur lui ses fantasmes. Eh bien, cela a beaucoup plus d'impact que vous ne l'imaginez.

Le Nu, dans sa démarche de sublimation, a été soufflé à l'humanité pour éveiller et réveiller en nous l'EROS, qui est cette force divine de l’amour et de la puissance créatrice. Et ce, afin de l'élever et de nourrir le Héros en nous, c'est-à-dire cette force solaire, cette puissance d'action remplie de hautes vertus qui ose aller dans le monde et agir en son sein. L'éros est là pour stimuler et activer le Héros en nous afin d'être au monde et de créer.

Sauf qu'aujourd'hui, le nu ne fait plus appel à l'éros en l'Homme, cela a été remplacé par la pornographie qui, au contraire, n'élève pas mais enlève la force vitale en chacun.

La pornographie vide et aliène l'Homme dans une projection perpétuelle de sa force sexuelle et donc créatrice, créant juste des formes de pensées qu'il ne maîtrise même plus, mais par lesquelles il se laisse posséder. On vide le Héros de son éros pour le rendre stérile et couper son élan d'aller au monde et de créer.

Il y a un réel intérêt, pour certaines forces, que l'humanité soit coupée de sa puissance d'éros, pour que peu à peu elle se dissocie, voire se désincarne, de sa dimension divine de créateur.

Actuellement, la démocratisation de la pornographie, voire de la prostitution comme voie de réalisation, est à voir comme une sonnette d'alarme qui va couper l'humanité de toute capacité de s'élever et de créer, pour la rendre esclave dans l'amputation incessante de sa puissance. Ainsi, l'art dépérit et l'éros se meurt.

Voici un appel à retrouver, à reconnecter à la force de l'éros et à sublimer cette puissance qui nous habite pour embrasser le feu qui nous anime, et diriger, comme le faisaient les sculpteurs d'antan, le souffle de l'Esprit dans tout ce qui nous entoure, dans nos actes, nos pensées, nos créations.

Être à nouveau les maîtres d'art, les créateurs de nos vies, et être au monde avec le cœur vaillant pour œuvrer dedans.

Jade Rosenbaum 🌹