L'hiver, carnaval bas les masques
- Jade Rosenbaum
- 26 août
- 3 min de lecture

L'hiver est une saison intense dans le silence et l'invisible.
Elle peut donner l'impression que rien ne se passe, activant une certaine lassitude, de la mélancolie, voire de la tristesse.
Pourtant, elle offre de nombreux cadeaux bénis à travers des dates clés de célébrations, là pour nous apporter des émanations de lumière porteuses de présents à accueillir et intégrer en nous, loin des démonstrations superflues.
On ne cherche pas à monter, mais plutôt à retourner notre regard en nous et à éclairer ces dons du ciel rayonner depuis le cœur de notre être.
Pourtant, cette saison pousse aussi à des cadeaux dissimulés dans l'inconfort de cette mise en lumière intérieure.
Le cocon, le nid dans lequel on se retourne, est une sorte de mise à jour qui lève le voile sur les masques des personnages que l'on nourrit à l'extérieur.
Et se voir peut être des plus inconfortables, pesant et culpabilisants si l'on se fait juge de soi-même.
Ce qui était un cadeau de regard intérieur peut être très vite récupéré par le juge extérieur qui va renforcer l'image de nous en tant qu'identité.
Cela va créer une pression extérieure qui va s'intensifier ; en la nourrissant nous-même. Cet œil de juge, plus il nous regarde de l'extérieur, plus il nous rapetisse dans les masques que nous tentions de détacher.
Cette pression devient une prison qui nous enferme et calcifie l'identité du petit "je".
Pourtant, un mouvement va vraiment nous libérer de cette pression.
Car s'observer vraiment n'est pas uniquement mettre son regard en dehors de soi pour voir le personnage que l'on joue, comme le ferait un acteur qui a joué dans un film puis va ensuite voir celui-ci à l'écran en tant que spectateur.
Car dans cette posture de spectateur de lui même, son regard projette des formes pensées par des commentaires, des critiques sur son jeu, son apparence, et cela renforce une idée de lui.
La vraie observation des personnages que l'on joue, c'est lorsque celui qui les observe ne se voit plus uniquement comme le spectateur sur son siège face à l'écran du film de sa vie, mais quand celui-ci se retourne vraiment vers la source de ces images, c'est-à-dire vers le projecteur derrière lui qui projette la lumière.
C'est là où il se retrouve vraiment : il n'était ni les rôles qu'il a joués à l'écran, ni le spectateur qui se regardait jouer en se critiquant, mais il était et EST depuis toujours la lumière source au-delà de toutes formes qui projette et éclaire vraiment.
C'est donc cette lumière qui nous habite en nous qui peut réellement observer et nous libérer de nos personnages, de nos masques, et non pas l'œil extérieur du juge, qui ne fait que renforcer nos masques à coups de critiques, d'analyses et de commentaires.
D'ailleurs, l'hiver, par son manque de lumière à l'extérieur, pousse à retrouver la lumière source en nous-mêmes, au plus profond de notre être et ainsi la reconnaître comme essence de notre être.
La fête de carnaval, qui signifie "carnelevare", littéralement « enlever la viande », invite à ce processus de lever des masques, d'enlever ce qui nous enferme, nous endurcit dans la "carne", la matière. Et ce, dans la joie et le rire surtout afin de retrouver le rire de se voir dans des costumes, rire de ne pas s'identifier à nos masques, rire des rôles que l'on joue, rire d'enlever ce costume en fin de journée et comprendre que tout cela était un jeu pour mieux se retrouver dans le JE éternel de notre être.
Jade Rosenbaum🌹






Commentaires