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L'Artiste, ce chamane

  • Photo du rédacteur: Jade Rosenbaum
    Jade Rosenbaum
  • 26 août
  • 3 min de lecture

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L'Artiste est tel un chamane, il a cette capacité de voyager entre les mondes de l'Esprit.

Dans les dimensions les plus sombres, les plus denses, comme les dimensions les plus hautes, les plus éthérées.

Comme le chamane, il plonge dans les différentes strates de la conscience pour ouvrir la conscience de ses semblables.


Être un artiste est une responsabilité, il ne s'agit pas juste de purger ses émotions, créer une identité pour que le public, le spectateur, s'identifie. Car cela correspond au détournement du rôle de l'artiste.

Si celui qui crée et porte cela en art le fait depuis la volonté du petit moi, il crée des attaches émotionnelles, identitaires qui deviennent des geôles.

C'est comme un chamane qui vous ferait aller explorer les strates d'illusion de votre personnalité, de vos émotions lourdes, et vous y enchaînerait sans vous guider pour remonter à la surface.


Dans les temps plus anciens, l'Artiste avait un ou des maîtres d'œuvre, non pas seulement pour la technique mais avant tout pour être initié aux lois universelles, à la connaissance de l'être.

Il y a en premier tout le travail d'expiation du plomb en soi pour ainsi canalisé dans son temple sacré le souffle, les émanations de la muse qui nourrissent le cœur de l'Artiste.

La connexion à la muse est une pratique initiatique qui correspond à la reconnaissance de la dimension féminine en l'être, à l'union en la chair, afin de permettre ce mariage intérieur qui donne la vie.


À travers l'histoire, on observe dans les religions surtout celles dites polythéistes, la présence de dieux, de déesses spécialement dédiés à l'art.

Oui, lorsque l'on crée, on est appelé à inviter, à entrer en présence de ces émanations divines là pour nous infuser de leurs rayons célestes ; c'est l'initiation à l'inspiration.


Cela implique la nécessité de nettoyer, de purger son temple de toutes émotions, pensées, pour accueillir la pleine présence de ces dieux, déesses, et ainsi se laisser inspirer, ensemencer pour créer.


La création était en lien direct avec notre capacité à nous relier à des passerelles qui nous mettaient en communion avec l'Esprit divin.


Aujourd'hui, on s'arrête à la première démarche qui est de se purifier de ses émotions, de ses pensées, et on en fait immédiatement de l'ART.


On extrait le plomb de l'être pour le donner directement à la plèbe, alors oui, ça soulage celui qui se libère et se dit ainsi artiste, mais cela vient plomber inconsciemment l'ensemble des personnes qui viendront s'identifier à cette forme d'art ou à l'artiste directement.


Celui qui est dans une démarche artistique doit revenir au préalable au travail initiatique que demande cette pratique, qui est un acte dès plus puissant, celui de créer dans le monde et d'influencer directement la psyché humaine.


Le chamane qui guide l'autre dans les mondes pour ouvrir à la connaissance intérieure, à la responsabilité d'un nettoyage quotidien de son temple intérieur, pour ne pas être possédé par de mauvais esprits et les expirer chez l'autre.

Il se doit d'être conscient des esprits qu'il canalise et de repérer où se trouve le plomb chez l'autre, tout en le guidant pour ouvrir en lui sa capacité à le transmuter, l'élever en or.


Aujourd'hui, trop de personnes qui se définissent comme des artistes font, sans le savoir, ce que l'on nomme de la "magie noire", car elles n'ont pas conscience d'enfermer l'autre dans les strates inférieures de la conscience, et ce, sans donner la clé ni montrer la voie vers la lumière que chacun porte en soi.


Être artiste, c'est se rappeler que les mots sont magiques, qu'ils ont une puissance de résonance en lien direct avec des forces invisibles, que les formes sont des symboles vibrants et qu'ils ouvrent des portails en soi et autour de soi, que les sons agissent directement sur la forme, en étant même à leur origine.


Être artiste, c'est percevoir que ce que je crée n'est pas de moi, mais issu d'une volonté supérieure qui me donne les ressources à travers de multiples émanations célestes.

On pourrait ainsi voir, lorsqu'on crée, tous ces dieux, ces déesses qui viennent nous donner la manne divine que l'on a à sculptée, à peindre, à jouer, à chantée, à écrite, etc.


Le poète Baudelaire dans son poème Une charogne fait ainsi l'œuvre du chamane.

Oui il nous dépeint une carcasse en décomposition, dans son processus de putréfaction mais par ses mots il met en lumière la vie qui agit à travers et nous amène à renaître.

Ainsi en tant qu'Artiste il ose montrer le sombre, non pas par pure plaisir de nous mettre mal à l'aise, créer en nous du dégoût mais pour nous ouvrir à la dimension de l'Esprit en dedans qui régit et nous élève vers plus grand.


Jade Rosenbaum🌹

 
 
 

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