L'Antéchrist
- Jade Rosenbaum
- 30 mai
- 3 min de lecture

L'Antéchrist, voilà un mot qui très vite peut devenir source de fantasme, de projection et faire basculer dans la peur.
Le Nouveau Testament parle de l'Antéchrist et de nombreuses prophéties mentionnent de plus en plus son arrivée au temps de l'Apocalypse.
Par définition, il s'agit de ce qui "est opposé au Christ et doit venir sur terre avant la fin du monde."
Entre l'information qui a été délivrée et son interprétation, il y a tout un monde.
Certains prédisent cette arrivée via une personne, une entité, un groupe, l'Antéchrist, est vu, perçu sous de multiples formes.
Notamment comme un nouveau Messi que l'humanité reconnaîtrait comme tel, mais qui, en effet, ferait l'œuvre du diable, s'opposant ainsi au retour du Christ sur Terre.
Pour ceux qui ont une lecture au premier degré, on peut vite tomber dans le scénario personnifié de Star Wars, avec un combat final tel Dark Vador contre Luke Skywalker ; bien qu'il y ait des chances que George Lucas lui-même ait été inspiré par ce présage.
Pourtant, l'Antéchrist n'est pas à voir ou à comprendre comme une personne ou une entité extérieure à nous.
L'Antéchrist n'a pas attendu la fin des temps, l'Apocalypse, pour être à l'œuvre, car il s'agit tout simplement de tout ce qui détourne de la présence du Christ en soi.
Chaque jour, sans le savoir, nous nourrissons l'Antéchrist en nous, en préférant nous fier à une lumière extérieure illusoire plutôt qu'à la boussole de notre cœur.
Aujourd'hui, beaucoup de nouveaux enseignants spirituels, de nouveaux guides ou personnes dites spirituelles se font les serviteurs de l'Antéchrist sans le savoir.
Oui, avec toute la bonne volonté du monde, ils guident, transmettent, etc., mais dans leur façon de faire, ils détournent les êtres qui les suivent de leur Christ en eux, de leur présence divine.
Ils sont nombreux à dénoncer le jeu des forces involutives pour prévenir, mais dans leur discours, la peur est le moteur de leur discours et de l'engagement de leur communauté envers eux.
Dans les informations qu'ils transmettent, on dirait que les forces involutives ont tous les pouvoirs, alors que Dieu, en tant que principe d’unité universelle en toute chose, n’est même pas nommé : c'est le grand absent.
Dans la spiritualité, beaucoup nourrissent l'Antéchrist car ils oublient de rappeler à chacun qu'ils sont fils et filles de Dieu et que cette force immuable agit en eux, œuvre au cœur de leur être, et qu’à partir de là, aucune force inférieure ne pourra leur nuire.
Non, ils préfèrent faire croire qu’ils sont eux, les savants, les guides, les élus auxquels se référer, et que c’est par leur lien spécial avec les sphères supérieures que tous seront sauvés.
Quand un être passe plus de temps à faire l’éloge de son personnage, de ses dons, plutôt qu’à incarner et transmettre les enseignements, alors un mot : "DISCERNEMENT".
Est-ce que cette personne est en train de m'ouvrir à la révélation du Christ en moi ? Ou, au contraire, me détourne-t-elle de cette présence éternelle pour que je me raccroche à elle ou à l’extérieur ?
Voilà une boussole pour percevoir le jeu de l'Antéchrist ici et maintenant.
L'Antéchrist est simplement le mécanisme à l'œuvre qui empêche l'humain d’accéder à cet espace intérieur où se loge le feu de l'Esprit.
Même certaines personnes qui se disent en Jésus, si elles ont une relation extérieure à Jésus en tant que personne et non en tant que principe Christ au cœur de soi, eh bien, ces personnes, sans le savoir, jouent le jeu de l'Antéchrist.
Il ne suffit pas de prier Jésus pour déjouer cette force involutive, mais de s’imprégner et incarner de son enseignement en terme de présence envers son christ intérieur.
Car ce n’est pas le retour de Jésus en tant que personne qui permettra la dissolution de l'Antéchrist, mais le retour, la reconnaissance plutôt, du principe du Christ en tant que vérité éternelle de l’être en son centre, comme l'essence même de l’humain.
Jade Rosenbaum
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