Initiation du Sphinx égyptien mise en image par le conte de la Belle et la Bête
- Jade Rosenbaum
- 19 juin
- 4 min de lecture

Si on devait résumer le conte de Belle et la Bête, son enseignement en une image, ce serait celle du Sphinx égyptien.
Au cœur de cette représentation ancestrale des plus mystérieuses se trouve une clé de conscience, la même que nous délivre le conte quasi mythologique de La Belle et la Bête.
C'est là où on comprend que ce conte, qui a traversé les âges, puise sa source d'inspiration dans une vérité ontologique de l'être déjà évoquée, transmise dans des civilisations antérieures.
Le Sphinx, notamment en Égypte, est gardien du temple, gardien de la connaissance, gardien d’un espace sacré.
Il est cette créature au corps de lion et à la tête humaine de pharaon évoquant la royauté, l'être solaire .
Selon les cultures et les traditions, le Sphinx évolue dans son aspect esthétique, mais garde toujours le même mouvement de conscience : l'élévation de l'être, depuis sa part animale, horizontale, attachée à la matière, vers son humanité divine, originelle, essentielle, en un point qu'est ce visage, comme une antenne en reliance avec le ciel.
Chez les Égyptiens, le corps de lion évoque cet animal, roi des animaux, et le visage humain du pharaon, le roi des hommes.
Il s'agit du miroir, de la reconnaissance de la royauté de l'être divin que nous sommes.
Mettre en lumière notre dimension inconsciente animale, la percevoir, la nommer et l'élever en roi, le roi des animaux, via ce lien solaire entre le lion et le roi.
Apprivoiser cette dimension pour la mettre au service de l'être divin que nous sommes ; ainsi, le lion sert le pharaon, c'est-à-dire la reconnaissance de notre essence royale qui gouverne notre être depuis l'ouverture du centre d'énergie coronale, couronne-AL, ouverture en Dieu.
C'est la tête éclairée qui voit et guide en conscience cette part plus animale, plus matérielle, pour servir le royaume, non pas de la matière, mais de l'Esprit sur Terre.
Au temps des Égyptiens, les lions étaient des animaux "domestiqués", reconnus et au service de la royauté.
Ce n'était pas une soumission de cet animal par la peur, mais une soumission de reconnaissance de la royauté dans le cœur du maître.
Le lion, qui incarne le maître solaire dans le royaume des animaux, reconnaît cette vertu du service, par l'Amour en son maître.

Le Sphinx est le gardien de la connaissance, et pour accéder à cette connaissance, la clé réside dans l'énigme même que représente cette créature.
C'est en communiant avec son symbolisme que nous pouvons nous relier et pénétrer son mystère, c'est-à-dire notre propre mystère.
Si les sphinx sont souvent proches des pyramides, c'est qu'ils sont aussi une traduction du mouvement de conscience porté par l'initiation de la pyramide.
Passer de la base matérielle, attachée au sol, sur une base de 4 angles — soit 4 pattes — afin de s'élever en conscience vers le sommet de la pyramide, qui symbolise le centre de concentration de l'être solaire. Passer des rayons multiples à l'unité du cœur.
Le conte de La Belle et la Bête, dans son mouvement, nous met en histoire, via différents protagonistes, toute cette initiation d'élévation de la conscience.
Car la Bête est ce Prince qui s'est laissé engloutir, posséder par la bête de son inconscient, et ainsi englué dans la matière. En la base inférieure de son être.
Comme devenu esclave de la matière, ce que peint la carte du Diable dans le tarot, l'être esclave, à quatre pattes, devient amnésique de la conscience royale qui le gouverne depuis l'intérieur.
Tout l'enjeu de ce conte est le plongeon dans la connaissance de l'être, via le retournement en son royaume intérieur, dans le château.
C'est ce qu'offre la présence du Sphinx : le passage entre extérieur et intérieur, afin de pénétrer le temple de la connaissance, c'est-à-dire accéder à cette dimension du féminin en nous qui porte, qui est la porte de la mémoire universelle.
D'ailleurs, dans l'adaptation Disney du conte, on retrouve Belle, qui est limitée dans une connaissance extérieure par les livres, et qui fait ce retour en soi pour mettre en lumière la Bête au cœur de son château.
Dans cet apprivoisement de cette partie d'elle-même, car Belle et la Bête ne font qu'un, la Bête ouvre, dans le château intérieur, la grande bibliothèque de la vraie connaissance.
D'un coup, elle a accès à la bibliothèque des plus vastes et démesurées par rapport à ce qu'elle trouvait en dehors du château, en dehors d'elle-même.
Ainsi, la Belle, par les vertus du féminin, par le fait de couver de ses vertus, de ses rayons, la Bête, elle va, dans ce don d'amour, percevoir au-delà des apparences, pour permettre d'élever la Bête à son plein potentiel de Prince.
Révéler ainsi son origine royale, solaire, redécouvrir son vrai visage au-delà de l'aspect animal, comme avec le visage de pharaon qui gouverne le corps du lion.
Et la Belle elle-même, dans le conte original de Madame de Villeneuve, apprendra, découvrira sa propre origine royale c'est à dire la révélation de nos origines, de notre vrai visage, une fois que l'on met en lumière la part inconsciente de l'être.
Ainsi, nous ne sommes plus esclaves de la matière, mais nous gouvernons pleinement cette dimension de l'être.
Jade Rosenbaum






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