Entrer en contact avec les esprits de la nature

Les esprits de la nature sont des maîtres d'œuvre généralement invisibles à l'œil humain.

Certaines personnes, dans leur démarche spirituelle, développent une volonté de les voir et d'échanger avec eux.

Mais cette volonté peut souvent être un piège par sa forme.

Ces esprits de la nature, comme les fées, les ondines, les elfes, etc., sont des artisans, des artistes au service de LA création.

Ils permettent la manifestation de l'UN-formation dans la Nature, qui est, par son mouvement et son symbolisme, une analogie vivante, un livre vibrant des lois universelles pour l'Homme.

La nature est le miroir de la propre nature de l'Homme, son expression, son mouvement dessine les étapes d'élévation de conscience de celui-ci.

Et, comme tout artiste au service de son art, ce qui est primordial pour ces "esprits", c'est d'œuvrer pour matérialiser LA grande inspiration divine qui les anime et ainsi mettre au monde leur ouvrage.

Pourtant, comme avec les artistes dans notre société, certaines personnes développent une curiosité qui peut devenir malsaine.

Cela se traduit, comme le font les fans intrusifs ou les paparazzis, par une volonté de tout connaître de la vie personnelle et de l'intimité de l'artiste pour toucher au sensationnel. Certaines personnes développent cette même attitude envers les esprits de la nature en voulant absolument voir ce qu'il se passe en coulisses de leur art, quitte à devenir intrusifs et surtout à vouloir ramener leur essence, par les cinq sens physiques, dans la matière. Cherchant presque à les densifier dans la réalité physique pour enfin avoir une preuve, un peu comme les fans qui veulent une photo ou un autographe.

Mais cela va à l'encontre des lois naturelles et à pour effet de plomber l'or spirituelle qu'ils portent en eux.

Ces esprits sont invisibles par les cinq sens physiques, car ce qui est important, ce sont les œuvres d'art se manifestant à travers la nature même que créent ces artistes.

Ces êtres nous appellent à entrer en réelle contemplation avec la nature, tout autour de nous.

Être présent à celle-ci pour se laisser traverser par sa beauté et par son mouvement.

Contempler la nature pour ce qu'elle est, c'est-à-dire ÊTRE en observation, par exemple avec une fleur, l'état de présence ouvre en nous un portail de perception et nous invite de ce fait à percevoir les esprits qui l'animent et la composent.

En retrouvant le regard de l'enfant qui découvre, on reconnecte à un état de présence où tout nous enseigne et se dévoile naturellement.

Par contre, l'Homme qui a le regard de l'habitude ne voit plus la nature pour ce qu'elle est, mais uniquement par ce dans quoi il l'a enfermée.

Et c'est parce qu'il l'a enfermée par le mental dans une délimitation, une densité et une définition bien précises qu'il ne peut plus voir au-dedans, au-delà, et ne perçoit plus la dimension symbolique tel un portail, qu'est cette fleur, cet arbre ou encore cette pierre.

Alors, il va chercher à voir ces esprits en dehors de l'œuvre, déconnecté de celle-ci.

Pourtant c'est bien en son sein que ce fait cette rencontre, car toute œuvre artistique est la prolongation de l'inspiration divine qui est venue féconder l'artiste.

Et dont il s'est mis au service pour la traduire.

C'est donc dans cette rencontre directe avec la nature telle qu'elle est autour de nous que nous pouvons ouvrir le portail de la rencontre en nous-mêmes de ces esprits de la nature.

Dans les temps anciens, certains se sont piégés eux-mêmes à vouloir densifier ces esprits dans la matière en les personnifiant en icônes, faisant d'eux des dieux, des déesses. Cette déification va à contresens, car ces esprits servent le grand dessein de Dieu, et par leur rencontre, nous renvoient au grand principe divin, au Créateur.

Ces artistes sont des vecteurs qui nous unissent à l'UNspiration divine pour révéler l'action du Créateur en nous.

Malheureusement, en ces temps où ces esprits étaient déifiés, ils étaient dissociés du grand principe créateur pour devenir la finalité de toute reconnaissance.

Ainsi, les esprits de la nature, qui sont les rayons d'expression du grand cœur solaire, invitent, par leur rayon et leur prisme, à reconnaître pour l'humain l'essence de sa nature afin de le replonger au cœur de l'être. Mais en déifiant ces esprits sans revenir à Dieu, cela revient à réduire ces esprits aux rayons qu'ils expriment et à nourrir l'état de séparation en l'Homme.

C'est pour cela que ces esprits sont discrets et se dévoilent à celui qui est au monde par son cœur. Celui qui ne cherche pas à les densifier dans son monde limité pour valider leur présence, mais ils se dévoilent à celui qui plonge dans les œuvres qu'ils manifestent dans la nature pour s'élever vers le monde de la perception et être initié en silence dans son royaume intérieur.

Jade Rosenbaum