Conte: "La petite fille aux allumettes" la voie secrète de l'Initié

La petite fille aux allumettes est le genre de conte où il suffit de l'écouter, de le lire une fois pour s’en souvenir à vie.

Lorsqu'on fait une lecture horizontale, classique, on peut être pris par une forte charge émotionnelle tant le sujet traité peut être lourd, intense dans son message et ses représentations.

L'histoire se déroule la veille du jour de l'An, dans l'aura des festivités de Noël et on accompagne une petite fille qui doit vendre des allumettes pour ramener de l'argent à la maison, sous peine de se faire battre.

L'enfant a les pieds et la tête nus, dans des dispositions qui soulignent la misère dans laquelle elle vit, et malgré le cri béant de sa pauvreté, personne ne semble se soucier d'elle dans cette nuit froide et enneigée.

L'indifférence générale va conduire l'enfant à trouver refuge entre deux maisons dans la neige, et elle va se mettre à craquer ses allumettes, une à une, pour se réchauffer.

Par trois fois, elle va réussir à trouver de la chaleur, accompagnée de visions, jusqu'à l'apparition de sa grand-mère défunte, qui, après une demande de la petite l’emmène avec elle chez Dieu.

Le lendemain, la petite fille est retrouvée morte de froid, mais cependant, comme le dit très bien la dernière phrase du conte :

« Tout le monde ignora les belles choses qu’elle avait vues, et au milieu de quelle splendeur elle était entrée avec sa vieille grand-mère dans la nouvelle année. »

Cette dernière phrase souligne et révèle toute la dimension mystique, lumineuse et initiatique qu'offre le conte à ceux qui savent le percevoir au-delà de la forme, dans son symbolisme.

D'ailleurs, l'auteur lui-même nous conduit, nous initie à nous détacher de ce plan horizontal limité et limitant, pour nous ouvrir à une initiation verticale, et ainsi renaître comme la petite fille, avec une nouvelle conscience. Le premier travail initiatique proposé consiste au détachement émotionnel, afin de sortir de cette charge qui opacifie notre regard.

Ici, lorsque je parle de détachement, ce n'est pas devenir indifférent ou insensible, mais plutôt opérer un retournement afin d'élever ou plutôt d'approfondir notre regard sur ce qui se joue vraiment.

Il nous est demandé de dépasser l'illusion de la forme, qui enferme dans une compréhension de surface, pour nous ouvrir au message d'Amour qui devient "évidence" lorsqu'on pénètre enfin à l'UNtérieur, dans le fond.

Le conte de La petite fille aux allumettes parle de notre deuxième naissance, cette fameuse deuxième naissance rappelée par l'enseignement et l'incarnation même du maître qu'était Jésus.

L'enfant dans le conte ne meurt pas, comme les hommes du plan horizontal peuvent le croire, eux sont dans l'illusion ; ce sont eux, les personnages mortifères de ce conte, alors que la petite, elle, entre dans la vie avec un grand V, elle naît une deuxième fois, en eau et en esprit.

Toute la description misérable et de pauvreté de l'enfant nous parle du dépouillement nécessaire que nous sommes tous amenés à faire pour renaître à nouveau dans notre corps spirituel.

C'est la première grande étape pour l'initié. Car oui, cette enfant est en réalité la représentation, l'analogie de l'initié qui chemine sur la voie de la réalisation de son principe christ intérieur. Cette petite fille est en chacun, elle est l'initiée qui a retrouvé l'état de pureté, redevenir ainsi l'enfant de Dieu, en Dieu.

Cette pauvreté n'est que superficielle pour l'initié, car la vraie richesse va se révéler à l'intérieur, dans le royaume du cœur.

Tout ce dépouillement orchestré par la main du Divin, à travers nos expériences, va venir nous creuser, faire de nous des creusets où le manque va créer en nous un appel vital, un appel de chaleur et de nourriture.

La petite elle-même meurt de froid et de faim, mais c'est Dieu qui, à travers ce manque, nous parle, nous initie.

Car à présent, elle est prête à être initiée, initiée pour retrouver et dévoiler à l’intérieur d’elle-même, les ressources qu’elle allait tant chercher en dehors.

Chaque allumette va représenter une initiation, pour révéler et faire naître en nous le principe de l'enfant divin, soit le principe Christ.

Un principe à élever dans chaque plan de conscience jusqu'à notre pleine réalisation dans le corps de gloire.

Ainsi, la faim ressentie trouvera à présent sa nourriture sur le plan spirituel, le manque de chaleur se dilatera dans la chaleur, la flamme sacrée du cœur.

Et lorsqu’on est enfin prêt à perdre sa vie, à perdre sa vie au niveau de la volonté personnelle, alors un phénomène incroyable a lieu : en fait, on ne perd rien, mais on gagne tout.

Oui, on peut naître à nouveau, une deuxième fois, auprès de sa filiation céleste, et ainsi s’élever comme la petite fille, avec « splendeur », pour entrer « dans la nouvelle année », vivre cette fameuse résurrection dans notre corps de gloire.

Telle est la voie de l'initié en grande ligne, et ce conte met en lumière divinement chaque étape avec précision et simplicité.

Il se présente comme une carte pour se repérer et se sentir guidé dans ce grand processus naturel car propre à notre nature divine véritable .

Cela n'est pas une tâche facile, car comme la petite fille, cette voie peut nous faire sentir misérables, abandonnés, rejetés par les autres, par la « société » qui, elle, reste prisonnière des attaches horizontales, matérialistes.

Ce conte nous montre que la persévérance à nourrir cette lumière en soi, même si ce n'est qu'une étincelle, nous apporte l'abondance, la chaleur éternelle du cœur, et fait de nous des phares au milieu de l'obscurité.

Peut-être que cette lumière n'ouvrira pas tout de suite les cœurs opaques autour de vous, mais elle attire et attirera, pour toujours, la présence des êtres des hautes sphères, qui eux, vous voient, vous savent et vous soutiennent pour l’éternité en présence dans chaque cellule de votre être ici sur Terre.

Jade Rosenbaum 🌹

Pour une exploration plus approfondie du conte et l'exploration de chaque étape initiatique, rendez-vous sur ma chaîne YouTube :

https://youtu.be/CEduBnMVQ18