Accompagner l'épuration des ombres chez l'autre - rédemption

Voici une clef essentielle pour cheminer actuellement dans la relation à soi, mais surtout à l'autre.

Nous assistons, notamment avec l'approche de l'été, à une remontée de plus en plus intense au niveau de l'inconscient, tout ce qui était dissimulé est intensifié pour enfin être senti, ressenti.

Et dans ce brassage intense qui se profile peu à peu mais sûrement, « les monstres, les ombres » sont distillés et désignés.

L'épuration en cours se voit dans l'actualité, mais celle-ci est le reflet de ce qui a lieu aussi en nous.

Nous sommes dans une œuvre collective où le monstre extérieur existe et est conservé, car il est engraissé implicitement par un inconscient collectif ignorant de son royaume intérieur.

Mais dans cette grande période bouleversante de mise à jour des consciences, beaucoup vont être astreints à ce mouvement de retournement.

Et donc appelés à effectuer une démarche de confession, de rédemption par rapport aux rôles qu'ils ont joués.

Voir nos actes, nos paroles posés depuis le prisme du bourreau demande beaucoup de compassion envers soi pour ne pas s'enfermer de plus belle dans ce rôle qui justement n’était pas nous, et nous pousser malgré nous à agir contre l’autre et contre nous-mêmes.

Le temps de la rédemption est en cours, et nous avons chacun un devoir envers la lumière qui nous habite : celui d’éclairer par la présence nos frères et sœurs qui sont dans cette démarche d’épuration des masques.

Car il est très facile pour l’ego d’entrer dans une posture de condamnation ; certes, cela est utile un temps pour dire, dénoncer l’innommable et l’ignoble afin de ne plus jamais répéter, perpétuer les cycles d’ignorance.

Mais après cette étape, lorsque nos frères et sœurs effectuent le processus intime de conscientisation, de dépouillement, de purification de leurs ombres, nous sommes nous-mêmes initiés à les accueillir.

Afin de couvrir de notre présence l’éclosion de leur lumière, qui jusqu’ici leur était imperceptible.

Et par notre présence d’accueil, permettre à leurs coquilles, leurs masques opaques, de se fissurer, de se briser en toute sécurité pour laisser émerger la présence qui les anime.

Le chemin de rédemption demande beaucoup d’humilité, de vulnérabilité afin d’oser se confesser sur les comportements, les ombres dissonantes que l’on a nourries.

Cela demande un abandon total en la présence divine, car seulement cet état, cette résurgence, permet ce mouvement de clarification de l’être.

Oser se confesser de ses torts, demander pardon, est l’expression du mouvement de la lumière qui fait son œuvre.

Lorsqu’une personne vient avouer son offense, partager sa culpabilité pour ce qu’elle a causé, nous assistons à l’œuvre du grand principe d’amour en action.

Exprimer, se confesser témoigne d’une ouverture intérieure où, à présent, la lumière du cœur éclaire les ombres pour les faire mourir en dehors.

La rédemption est une œuvre puissante, et celui qui en est le confesseur a un rôle des plus importants.

Il serait très facile pour l’ego de profiter de cette occasion pour renforcer sa position de victime envers celui qui se confie.

En effet, l’autre voit enfin ses erreurs, alors l’ego blessé peut en profiter pour vouloir lui montrer, souligner chez lui à quel point il est en effet monstre dont il fait la confession.

J’ai cette image : une personne vient se confesser en disant « J’ai mal agi, je regrette, j’ai fait de la merde ».

Le fait de se confesser permet, comme dans l’œuvre noire, d’extraire cette « merde », « ce plomb » et active le mouvement de mise en lumière, d’alchimie, et ce naturellement.

Celui qui accueille cette confession, et peut-être a subi les conséquences de cette

« merde », a le pouvoir, entre ses mains, de par ses mots,

soit d’accompagner le mouvement de la lumière à libérer, soit de contraindre le mouvement et d’enfermer.

Car il est des plus tentants pour l’ego de celui qui accueille cet autre, qui nomme ses monstres, de se servir de ce moment pour lui enfoncer la tête dans ce qu’il épure, dans une démarche qu’il croit noble, c’est-à-dire lui montrer, au plus près, à quel point il a bien foiré.

Cela revient à lui mettre, enfoncer sa tête dans le caca, dans la purge qu’il venait d’éclairer. Alors que justement son acte de confession lui permettait de s'en libérer.

On peut ainsi devenir celui qui enferme l’autre, le condamne de plus belle dans le masque qu’il venait d’éclairer, et empêcher le processus alchimique qui était à l’œuvre.

Accompagner le mouvement de rédemption chez l’autre, mais aussi en soi, appelle à une grande présence de cœur, à dépasser les rôles de victime et de bourreau.

Et ne pas chercher à faire valoir ses rôles au nom de la justice humaine, car alors on s’opposerait à la justice divine, qui est déjà en train de réparer, de briser les cycles, et d’offrir à chacun la grande libération.

Ce grand moment de rédemption des cœurs et des révélations qui est à l’œuvre s’implante par la grâce de notre présence.

C’est à chacun d’oser l’humilité afin de se mettre au service de la lumière, du courant de réparation, plutôt que de condamner et perpétuer la séparation.

Dans ce temps de mise à jour des consciences, soit l’on reste spectateur à la surface du théâtre qui se joue, spectateur et commentateur du théâtre de Guignol, qui ne fait que performer le rôle de victime et de bourreau.

Soit nous percevons au-delà, depuis les coulisses, avec l’œil du créateur, pour comprendre que, de l’autre côté, les deux marionnettes qui semblaient opposées, séparées, sont en fait animées par la même unité, par le même cœur.

C’est cette conscience, depuis l’intérieur, qui peut tout accueillir et ainsi accompagner l’humanité dans son chemin d’expiation, de pardon, de confession et de rédemption, pour permettre ainsi la réminiscence de notre nature profonde.

Jade Rosenbaum

Vidéo Youtube - Accompagner le processus d'épuration des ombres chez l'autre :

https://youtu.be/s80K1sQOgxE?si=mpSHmZLs4sj6YQAx