Marie-Madeleine où la Passion retrouvée, un pas vers sion/zion

Il peut y avoir cette image récurrente selon laquelle, lorsqu'on fait le choix de servir le divin, tout serait austère.

Par exemple, le plaisir tel qu'il est connu sur le plan de la matière n'est plus nourri, ni satisfait, et ne vient plus remplir le besoin de sensations fortes.

Et en même temps, ce besoin, comme tout besoin, s'efface peu à peu.

Mais alors, que reste-t-il ? Et je comprends qu'au premier abord, cela peut paraître des plus morne.

Et pourtant, revenir dans le courant de l'harmonie divine est une voie d'extase, un feu retrouvé, un feu ardent qui allume en nous les braises de la passion, de la passion pour la Vie.

Alors non, cela n'est pas des plus visible, ni démonstratif ; il ne s'agit pas de performer une quelconque dévotion comme cela est parfois détourné ou instrumentalisé pour se mettre en scène, notamment sur les réseaux sociaux.

Beaucoup de personnes cherchent la spiritualité pour se sentir vivantes, vibrantes, et se perdent dans la course aux sensations fortes.

Mais cette quête est un leurre, une fuite en avant qui consume le feu en soi et nous rend esclaves d’un feu à aller chercher toujours plus en dehors.

Marie Madeleine est venue transmettre cette voie de la flamme sacrée, de la passion retrouvée au service de l’Esprit divin.

Car lorsqu’on est rappelé à la présence divine en soi, on retrouve la présence d’un feu sacré, un feu indicible, mais dont le foyer nous embrase.

Dans cet état de présence, l’appel à la dévotion se fait naturellement et nous invite à élever, offrir cette chaleur, cette lumière vers le ciel, notre ciel intérieur.

Et dans cette offrande totale, dans cet abandon nous n'avons plus qu'un seul désir offrir, donner, déployer ce rayonnement pour que chacun puisse retrouver la vérité de son essence en lui.

Tout ce processus de la passion retrouvée, la passion d’Amour envers la présence du Christ en soi, c'est ce que Marie Madeleine est venue éprouver et initier en nous.

Tout ceci est en premier lieu une passion intime mais qui irradie à travers nous et nous habille par l'aura du mystère.

C’est un dévoilement si précieux, si prés des cieux, qu'il nous fait poser les genoux à terre pour reconnaître et bénir cette présence qui nous anime.

C’est le même acte de foi que Marie-Madeleine a effectué lorsqu’elle s’abaisse aux pieds de Jésus : elle bénit ce Christ en son coeur, c’est un acte de bénédiction et aussi une totale dévotion pour servir ce Christ'AL qu’elle porte aussi en elle.

Servir la flamme sacrée en nous est un acte de passion, joyeux, puissant, ardent ; un feu si intense qu’il est élevé vers les plus hautes sphères sans nous brûler, c’est le feu de l’éternité, la flamme éther-n'aile.

Cette flamme devient notre boussole et aucun événement extérieur ne peut éteindre cette révélation.

St Thérèse de Lisieux a, par exemple, merveilleusement communiqué ce feu de la passion et s’est ainsi consacrée quotidiennement au service de cette flamme, par laquelle elle accomplissait tant de miracles par sa simple présence.

Servir la voie divine, le courant de l’harmonie, n’est pas pour les tièdes, car le tiède peut facilement se laisser influencer en préférant la chaleur facile et illusoire du monde extérieur.

Mais celui ou celle qui épouse ce feu en soi est tellement animé(e) par la chaleur, la passion, qu’il ou elle peut traverser la nuit la plus obscure, l’enfer le plus redoutable, sans se laisser happer par la tentation d’une lumière extérieure.

Le feu de la passion dans la voie divine est l’un des plus beaux cadeaux, car ce feu nous réchauffe, nous nourrit, nous éclaire, donne vie au verbe.

Dans la passion ardente qui se révèle, tout peut nous être enlevé extérieurement, qu’importe, car il y a ce feu éternel, cette présence qui nous relie à tout, au verbe.

Tout ce qui disparaît à l’extérieur reste présent en nous dans son essence.

Servir le divin, le Christ en soi, est une voie de passion, d’amour, de service, de don de soi, par le rayonnement de sa lumière.

C’est un dévouement complet, une dévotion sans borne vers ce qui est juste.

C’est la voie que Marie-Madeleine a tracée pour nous, pour nous initier à être les disciples qui servent ici sur Terre ce feu ardent.

Il ne s’agit pas du feu de la passion humaine, qui ne cherche qu’à consommer à l’extérieur de soi et finit par se consumer, mais de la passion animé par leu feu sacré qui s’exprime grâce à l’union avec notre être complet.

Ceci dit, toute passion humaine peut être le vecteur vers la passion divine, mais ce biais exige de mourir des attaches tournées vers l’extérieur pour retrouver la voie en soi.

Jade Rosenbaum