La Belle au Bois dormant; les Noces Alchimiques
- Jade Rosenbaum
- 12 mai
- 3 min de lecture

Voici une citation de Lulumineuse qui résume merveilleusement bien le conte de "la Belle au bois dormant" et son initiation :
« La voûte céleste est aussi en l'humain. Tout comme elle, les cieux intérieurs sont parsemés de millions d'étoiles[...] »
« Je te le dis, l'homme qui se relie à son propre ciel se relie aux chants célestes et jamais il ne peut être surpris de ce qu'il va y trouver.
À part peut-être par la beauté indicible et éternelle qui s'ouvre à lui. »
Le conte de "la Belle au bois dormant" a traversé les âges avec des versions qui ont évolué tout en gardant le même fil conducteur initiatique : les noces alchimiques de l'être.
Aujourd'hui, le conte est beaucoup décrié, notamment pour le baiser du prince à la fin, pendant que la belle est dans le sommeil, perçu depuis une compréhension émotionnelle et limitée en surface comme une agression sexuelle.
Dans la version plus ancienne de Giambattista Basile, nommée « Le Soleil, La Lune et Thalie », le roi qui s'éprend de la belle dans son sommeil plonge en elle, et cette union donne naissance, neuf mois plus tard, à deux jumeaux. Encore une fois, si l'on comprend le conte uniquement depuis l'identification, l'émotionnel, on reste séparé, opaque au réel sens initiatique qui est la connaissance de soi, et où prince et princesse ne font qu’un.
Lorsque le roi s’éprend de la belle dans son sommeil, nous sommes initiés au retournement du principe masculin extérieur vers son intériorité, vers son principe féminin en sommeil, car pas encore conscientisé.
Nous n'assistons pas à une agression sexuelle, mais à des retrouvailles, à la grande révélation de nos cieux intérieurs qu’incarne la belle.
La contemplation qui précède l’union; est la contemplation mystique dont parle très bien le mystique soufi Ibn ‘Arabî :
« La contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite. »
Ainsi, ce moment suspendu où le prince entre en extase devant la belle, face au principe féminin, est un plongeons, est un moment clef, essence-ciel d'une révélation mystique de ce principe qui l’habite au cœur de lui-même.
C'est la révélation du royaume intérieur, les épousailles avec sa dimension féminine, l’union des polarités en soi qui, par cette alchimie, enfante la version de soi authentique, jusque-là en sommeil.
Ainsi, dans la version italienne, cela donne naissance à deux jumeaux que le roi nommera Soleil et Lune : c’est la mise au monde des principes complémentaires qui nous animent, l’activation en nous de la Mère, gardienne de la fécondité ontologique.
C’est tout un processus de conscientisation des cieux qui nous habitent afin de les marier et de nous unir au grand principe de l’éternel.
Ce n’est pas un hasard si, chez Disney, la robe d’Aurore, la belle, est à l'origine bleue : bleu du ciel, bleu en sommeil, pour plonger, comme elle, dans la connaissance intérieure.
Les cent ans annoncés de la malédiction dans laquelle tombe la belle sont en fait la grande initiation « occulte », c’est-à-dire secrète, mystérieuse, de la mort.
Cela fait écho à l’initiation que vivaient les grands maîtres égyptiens au tombeau : plongés dans un sarcophage, ils entraient dans ce qui semblait être un sommeil, mais qui était en fait l’absorption dans les cieux intérieurs afin d’entrer en leur connaissance et en leur mise en lumière.
On retrouve notamment, dans ces chambres "funéraires", au plafond, une voûte céleste bleue avec des étoiles jaunes, qui est le miroir des cieux qui sont en nous.
Pour une exploration plus approfondie, je viens de publier une nouvelle vidéo sur ma chaîne YouTube Podcast Incarner , clique ici :
Beau voyage.
Jade Rosenbaum
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