La Beauté essence de la Femme
- Jade Rosenbaum
- 9 mai
- 3 min de lecture

Dans notre société moderne, le corps de la femme est objectifié en permanence, voire mis à nu dès que possible, même pour des pubs de yaourt.
La femme est ainsi souvent réduite et assujettie au principe de beauté.
On peut souligner cette récurrence dans les contes pour enfants où la beauté est la qualité citée en premier et présentée comme essentielle pour toute héroïne féminine.
Mais cette beauté, cette mise en avant du corps de la femme pour sa splendeur, est-ce vraiment un asservissement superficiel ?
La façon dont notre société actuelle a traduit cette information est à la fois pervertie et déformée.
Oui, dans un monde où les gens sont en surface, en superficialité de leur être, le sens initial de la beauté associé au féminin ne peut être compris que de façon superficielle et limitée.
Pourtant dans son sens initial, le mot beauté est une émanation directe du féminin, de la femme elle-même.
Oui, aujourd'hui la beauté dépend de critères esthétiques qui définissent les femmes mais au sens primordial, c'est la femme elle-même qui exhale par sa nature même ce mot.
La femme est la définition de la beauté et EST beauté ; elle est l'essence par laquelle a jailli et s'exprime ce mot.
Par la nature divine qui l'habite et dans sa mise au monde, la femme respire une mélodie qui, si on la traduisait en paroles, déclamerait tous les synonymes du mot beauté.
Mais cette qualité n'est pas, au premier abord, esthétique, comme c'est le cas dans notre société de l'image et des mirages.
Non, la beauté au sens initial exprime les vertus dont la femme est la gardienne.
La gardienne, en son sein, des enseignements, des mystères de la création auxquels elle est initiée par sa nature et dont elle est l'en-saignante.
Si le corps de la femme a été tant mis à nu pour être peint, sculpté, louangé en prose ou en vers, c'est qu'il porte un code, une géométrie sacrée invisible mais sensible qui agit
comme un mystère en l'Homme.
Seul l'être qui sait contempler la femme en Dieu, par une perception mystique, divine, peut avoir accès à la révélation de ce mystère.
Car toute contemplation de la femme, portant l'appréciation de la grâce, nous initie au dévoilement du féminin qui nous habite, qui se loge dans notre royaume intérieur.
Ce n'est donc pas un hasard si, dans les contes, le prince tombe amoureux de la princesse par la contemplation de son charme, de sa beauté.
Lorsque le prince est épris dès le premier regard par la belle qui lui fait face, il vit en fait une véritable initiation.
Dans cette contemplation de la beauté féminine, il vit en lui un vrai retournement qui le plonge dans son intériorité, dans son royaume jusque-là inconnu.
C'est la révélation du royaume intérieur, du principe féminin qui l'habite, de la beauté initiale des vertus qui l'animent.
Ainsi, la contemplation du féminin nous plonge naturellement dans la rencontre de notre propre intériorité.
Le grand maître de la branche mystique de l'islam, Ibn ‘Arabi, a divinement mis cela en lumière :
« Comme la réalité divine est inabordable directement sous le rapport de l’Essence, et qu’il n’y a de contemplation attestée que dans une substance, la contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite. »
Les femmes sont ainsi le support privilégié de la contemplation qui ramène en cette lumière divine dans le monde.
« La contemplation de Dieu dans les femmes est la plus intense et la plus parfaite. »
Celui qui regarde la femme avec une intention de consommation ou de prédation s’ampute lui-même d’une partie de soi et s’exile de ce fait en surface, en dehors de son royaume.
Il n’est plus maître, mais l’esclave de ses animaux intérieurs qu’il n’a pas encore appris à nommer et à apprivoiser.
Alors que celui qui contemple la femme par la simple gratitude et bénédiction d’y rencontrer la présence, le mystère du divin créateur, devient le réceptacle de la révélation intérieure.

Il est important de retrouver le sens noble de la contemplation du féminin comme vecteur d’ascension, d’élévation vers notre nature divine.
Rejeter le principe de la beauté chez la femme reviendrait à l’amputer de sa nature même, une nature qui est l’essence et non pas une esthétique d’apparence.
Cela permet de se réconcilier avec l’histoire, dont l’exploration et la mise en lumière du corps de la femme par l’art, ainsi que sa mise en avant par son statut de muse, d’inspiratrice à la création.
Tout cela est la traduction dans la matière d’un principe ontologique, mais qui, malheureusement, a été détourné comme bien à consommer et non plus comme nature à contempler.
Anoblir le mot beauté pour son sens initial, pour ce qu’il transmet vraiment permet de revenir au sens initiatique de la beauté féminine.
Jade Rosenbaum
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