l'Architecture et la conscience
- Jade Rosenbaum
- 26 avr.
- 3 min de lecture

Il est intéressant d'observer l'évolution de l'architecture au fil des siècles.
Celle-ci nous parle du chemin de conscience de l'Homme et des initiations qui le forgent. Lorsque je parle d'architecture, j'aimerais zoomer plus particulièrement sur les habitations. Ces structures extérieures font directement écho à la dimension intérieure de l'Homme.
Autrefois, par exemple, il y avait explicitement un destin commun aux Hommes, vécu par la communauté, le groupe. Il y avait des habitations, mais avec beaucoup moins de murs de séparation qu'aujourd'hui. Les maisons étaient souvent ouvertes, par la porte et les fenêtres ; les pièces entre elles étaient souvent réunies en une pièce principale où tout se partageait, avec moins d'intimité, mais plus d'unicité.
Les Hommes avaient leur conscience tournée vers le groupe, vers le plus grand, vers l'unité, alors qu'aujourd'hui, on constate une individualisation extrême de l'être.
Cela se traduit par son habitation, notamment dans les pays que l'on nomme riches.
Les gens habitent dans des maisons et des appartements de plus en plus séparés, divisés, sécurisés, cadenassés.
Alors que cette expérience de l'individualité a été offerte pour incarner la métaphore du cocon, l'intimité du creuset pour se révéler, il y a eu un enfermement de l'individu dans sa forme, sa maison étant devenue le témoin de ses limitations.
Pourtant, tel est le cours de la grande expérience humaine, puisqu'il a été offert à l'Homme l'expérience de l'individualité pour reconnaître en son cœur le royaume de Dieu.
Mais l'Homme a confondu son UNdividualité avec les limites de sa personnalité ; il s'est peu à peu séparé de la nature, comme en témoignent les grandes villes, et du grand écosystème d'Amour dont il fait partie, pour se détourner de ce qu'il est réellement.
Actuellement, dans les villes, je ne cesse d'observer à chaque coin de rue la nature qui reprend ses droits dans l'opacité du béton. La nature germe sous les couches d'asphalte, les fissures et se déploie, répandant sur le gris sali son vert chatoyant, rappelant l'expansion du chakra du cœur. Le cœur de l'être, sa nature véritable, fissure les couches d'opacité qui le limitent. La nature vient briser les murs de séparation qui ont fait oublier à l'Homme qu'il est relié et interconnecté à ses frères et sœurs, à la nature, au cosmos.
L'Homme comprend que l'édifice de sa maison est en lui.
Devenu conscient et principe créatif, son NOM est "pierre". Le mot "pierre" en hébreu est composé de deux noms : celui du Père et celui du Fils. "Mettre la pierre à son édifice" est l'union en soi du Fils émanant du Père Céleste, comme le rayon émane du grand cœur solaire.
Plus l'on se rapproche de l'unité primordiale de la Source, plus les habitations sont ouvertes, avec le moins de séparations possible et surtout dans une transparence cristalline. Il n'y a rien à cacher, ni à protéger, tout est partagé et diffusé. Pour le moment, nos sociétés n'en sont pas encore à ce stade de réalisation, car tout est une question d'étape, comme des paliers de décompression.
Cette réalisation, avant de se témoigner à l'extérieur, se témoigne à l'intérieur de nous. Nous sommes appelés à laisser tomber nos murs intérieurs, nos séparations entre notre personnalité et notre vérité, à devenir transparents en nous-mêmes pour devenir le cristal de réflexion de la lumière.
Ouvrir chacune des pièces, des fenêtres et des portes de notre maison intérieure pour laisser librement circuler notre présence divine et le courant d'amour qui l'anime.
C'est dans l'établissement de notre Royaume que celui-ci prendra forme sur Terre et modèlera les sociétés de demain.
Jade Rosenbaum 🌹
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