Gandalf et Pippin; s'ouvrir à la Sécurité divine pour traverser les ténèbres

Une des scènes qui m'a le plus touché dans la trilogie de films "Le Seigneur des Anneaux" est le dialogue entre Gandalf et Pippin lors de la bataille à Minas Tirith, dans le "Retour du Roi". Pippin, ce hobbit malicieux, craint l'issue du combat et de la mort.

« P : Je ne croyais pas que ça finirait de cette manière.

G : Finir ? Non, le voyage ne s’achève pas ici. La mort n’est qu’un autre chemin qu’il nous faut tous prendre. Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s’ouvrira et tout sera brillant comme l’argent. Alors vous les verrez…

P : Quoi, Gandalf ? Voir quoi ?

G : Les rivages blancs et au-delà, la lointaine contrée verdoyante sous un fugace lever de soleil.

P : Alors… ça ne va pas si mal ?

G : Non, en effet. »

À travers ces quelques phrases, Gandalf rappelle à Pippin que la mort n'est pas la fin, la mort n'est pas une punition, mais la continuité du chemin.

Je trouve ce passage très puissant et d'autant plus parlant de nos jours, alors que le monde plonge dans le chaos, dans l'incertitude et fait remonter en chacun nos plus grandes peurs.

La peur d'être frappé par le drame, par l'inéluctable ; la peur de tout ce qu'il y a de plus banal et universel, qui est cette grande peur de la mort.

Plus le mental anticipe, cherche à contrecarrer, à prévoir pour éviter, à se mettre en sécurité, plus il nous éloigne de ce que l'on pourrait nommer la sécurité divine.

Mais celle-ci n'est pas du même ordre que la sécurité humaine car "être sécurisé dans le divin, en dieu" ne dépend pas de facteurs extérieurs rassurants sur lesquels se reposer, mais puise sa source dans le cœur, dans la foi.

Je pense notamment à tous ces saint, je pourrais les nommer ainsi, qui ont écouté la sécurité divine en leur cœur et ont pris soin sans peur des lépreux sans jamais tomber malade.

La sécurité humaine aurait dit : " Surtout pas ! Fuyez pauvre fou !" et pourtant la profondeur du soi ose répondre " Vas-y, soigne le, porte-le à ton cœur, fais lui écouter la présence de Dieu faisant écho à ce qu'il porte logé à l'intérieur."

Face à ce qu'il nomme danger, l'humain se demande naturellement et par réflexe où fuir pour survivre et parfois cela est juste. C'est le plan à appliquer pour servir. Mais le plan de Dieu est tout autre, et il vous soufflera d'aller servir là où le reste du monde fuit. C'est la sécurité divine qui sera ainsi écoutée et appliquée et résonnera dans votre cœur la même bravoure que Gandalf a su insuffler à Pippin afin d'oser faire face.

Il y a une chose que j'ai observée au-delà de ce mental qui croit nous aider par anticipation du pire, c'est le cadeau divin que certains nomment « instinct de survie » et qui vient subitement court-circuiter tout cela. D'ailleurs, il mériterait plus justement d'être renommé « Instinct divin » car dans le feu de l'action, c'est au présent que l'on répond et ce par la présence. L'intelligence divine témoigne à travers nous, plus nous sommes en confiance, dans la foi de ce qui doit advenir, même le pire, plus nous sommes en capacité, à l'instant T, d'agir en accord direct avec cette grande intelligence qui sait le plan au-dessus du plan.

Ces quelques phrases précédentes de Gandalf viennent installer la paix en Pippin, la foi afin qu'il puisse accueillir les suggestions de son moi supérieur lors de cette épreuve plutôt que d'écouter la peur.

Soyez en paix, mes âmi.es, de ce qui doit advenir dans le temps présent et à venir, car à ce moment même, Dieu œuvre à travers vous pour répondre au plan au-dessus du plan.

Rien ne sera une punition puisque chacun sera amené à déployer la présence divine ici en chaque occasion qui lui sera donnée.

En avançant par la foi et non par la vue, vous serez bénis par une vision intérieure et omnisciente, non pas pour voir l'issue rassurante, mais pour percevoir la grandeur de votre présence et sentir sa capacité à œuvrer même dans l'obscurité.

À venir, les bénédictions sont grandes, car vous en êtes et en serez les médiateurs ici sur Terre.

Jade Rosenbaum